Refondateurs
           

Théories stratégiques (1929-1935)


CASTEX Raoul (1878-1968)

Amiral – stratège naval et géopoliticien
Nommé membre titulaire en 1921

Mainteneur de l’Académie des jeux floraux de Toulouse (1948)

Entré à l’ Ecole navale en 1896, sorti major de l’Ecole d’application, il obtint un premier témoignage de satisfaction en 1900 lors du naufrage du transport Caravane sur les côtes du Japon. Après un embarquement en Méditerranée, promu enseigne de vaisseau, il fut affecté en 1902 à la mission hydrographique en Indochine. Ses travaux sur le port de Saigon lui valurent de nouvelles félicitations officielles. Sa carrière se partagea alors entre des affectations d’officier d’ordonnance des ministres Pelletan en 1904, Thomson en 1907 et Lacaze en 1917, des missions extérieures, accompagnant un parlementaire en Indochine en 1904 et officier de liaison à l’armée d’Orient à Salonique en 1915, des fonctions d’instructeur à l’Ecole de pilotage de la Flotte en 1904-1905, commandant l‘Ecole de chauffe en 1910 et chargé de l’instruction des élèves de l’Ecole navale en escadre, et des affectations à la mer, étant sorti major de l’Ecole des officiers canonniers en 1912. Il se fit remarquer partout par d’exceptionnelles qualités d’instructeur et de marin. Promu capitaine de frégate en 1918, il fut chargé l’année suivante de créer le Service historique de la marine et de réorganiser les archives. Déjà célèbre pour ses publications novatrices sur la guerre navale, il fut nommé professeur à l’Ecole supérieure de marine en 1920 où il développa une doctrine d’état-major qui orienta la réorganisation de l’état-major de la Marine. Il était également chargé d’un cours de tactique à l’Ecole supérieure de guerre. Après avoir rempli des fonctions d’état-major dans les escadres de Méditerranée, il fut promu capitaine de vaisseau en 1923, et prit le commandement du Jean-Bart. Chef du 3e bureau de l’état-major général, puis professeur eu Centre des Hautes études navales en 1927, il fut promu contre-amiral en 1928. Il occupa alors les nouvelles fonctions de sous-chef d’état-major général. Il commanda en 1930 la division d’instruction de la 1ere escadre de Méditerranée, puis en 1933 l’Ecole de guerre navale et le Centre des Hautes études navales. Son enseignement marqua profondément la pensée navale de ce temps. Vice-amiral en 11934, préfet maritime de Brest en 1935, il prit à nouveau l’année suivante le commandement de l’Ecole de guerre navale et créa le collège des Hautes études de la Défense nationale qu’il dirigea jusqu’à la déclaration de guerre. Nommé en 1937 membre du Conseil supérieur de la marine, amiral et inspecteur général des forces maritimes, il prit en 1939 le commandement des forces maritimes du Nord dont il dénonça les faiblesses, qui furent confirmées en juin 1940 alors qu’il venait de quitter le service actif.

Il a publié dès 1904 de nombreux ouvrages fondamentaux sur la stratégie navale, qui lui valurent une réputation mondiale et animèrent même la Conférence de Washington de 1921. Parmi les plus importants Le péril japonais en Indochine (1904), Jaunes contre blancs sur la guerre russo-japonaise, Le grand état-major naval (1909), L’envers de la guerre de course (1912), Synthèse de la guerre sous-marine (1920), De Pontchartrain à Tirpitz (1920) et ses monumentales Théories stratégiques dont les cinq volumes parurent entre 1929 et 1935, traduites en plusieurs langues, De Gengis Khan à Staline (1935) Ses Mélanges stratégiques ont été publiés en 1976.



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