La mer, source de vie pour l'homme

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Toutes les citations


« C’est par la mer qu’il convient de commencer toute géographie. »

Michelet, La mer, terreur et fascination


« Nous sommes en train de quitter la période contemporaine pour entrer dans un nouveau temps de l’histoire, qui sera abordé par le maritime. »

Christian Buchet, 2010


« Les voyages donnent une très grande étendue à l’esprit : on sort du cercle des préjugés et l’on n’est guère propre à se charger de ceux des étrangers. »

Montesquieu


« Il me paraît démontré que ces différentes nations proviennent de colonies malaises qui, à des époques extrêmement reculées, firent la conquête de ces îles ; et peut-être les Chinois et les Egyptiens, dont on vante tant l’ancienneté, sont-ils des peuples modernes en comparaison de ceux-ci. […] D’ailleurs, ces différentes conquêtes n’ont pas eu lieu à la même époque ; ces peuples se sont étendus peu à peu et ont introduit de proche en proche cette forme de gouvernement qui existe encore dans la presqu’île de Malacca, à Java, Sumatra, Bornéo. »

Lapérouse, à propos du peuplement du Pacifique


méthodes de navigation complètement nouvelles et inédites, des recettes de conservation de longue durée des aliments, des techniques de vie à bord et de survie, des méthodes d’exploration systématique de l’espace maritime, de remarquables procédés de développement et d’implantation d’espèces végétales et animales pour leurs colonies.
Tous leurs savoirs, leurs familles et leurs sociétés ont été organisés et structurés autour de ces objectifs d’exploration, de peuplement et de mise en valeur systématique de ce qui allait progressivement devenir leur Océan.
Toute leur intelligence, toutes leurs facultés, leurs aptitudes techniques, leurs expériences, leur passion pour la mer enfin, ont été concentrées pour découvrir puis peupler systématiquement les derniers - mais de beaucoup les plus vastes - espaces vierges de la planète. De là est née une culture naturellement originale et unique, d’essence spécifiquement maritime.
C’est très logiquement dans ces immenses espaces maritimes déserts du Pacifique, que le génie des Marins a atteint sa plénitude. »


Emmanuel Desclèves, Le peuple de l’Océan, 2010


« Le roi Salomon construisit des navires à Etsjon Guéber, près d’Éloth, sur les bords de la mer Rouge, dans le pays d’Édom.
Et le roi Hiram de Tyr envoya sur ces navires, auprès des serviteurs de Salomon, ses propres serviteurs, des matelots connaissant la mer.
Ils allèrent à Ophir et ils y prirent de l’or, quatre cent vingt talents, qu’ils apportèrent au roi Salomon.
Les navires de Hiram, qui apportèrent de l’or d’Ophir, amenèrent aussi d’Ophir une grande quantité de bois de santal et des pierres précieuses. »


Bible, 1 Rois


« […] pendant qu’ils longèrent la côte d’Afrique, ils furent jetés par des vents violents fort loin dans l’Océan. Battus par la tempête pendant plusieurs jours, ils abordèrent enfin une île d’une étendue considérable, […] montagneuse, couverte de bois épais et d’arbres fruitiers de toutes espèces, arrosée de fleuves navigables […]. »

Diodore de Sicile, propos des Phéniciens, Bibliothèque Historique


« Mais j’ai battu la mer et fouillé ses mystères
Et je pourrai parler des langues inconnues
J’ai repoussé la borne et vu la nuit descendre
Sur des espaces avant moi irrévélés. »


Pythéas, Les cahiers du sud, Louis Brauquier, 1931


« Habile astronome, ingénieux physicien, géographe exact, hardi navigateur, il rendit ses talents utiles à sa patrie : ses voyages, en frayant de nouvelles routes au commerce, ont enrichi l’histoire naturelle et contribué à perfectionner la connaissance du globe terrestre. »

Bougainville, A propos de Pythéas


« Churchill disait que la découverte de l’Angleterre par Pythéas (au IVème siècle avant J.C.) était plus importante que celle de l’Amérique par Christophe Colomb. »

J-F. Deniau, Dictionnaire amoureux de la mer, 2002


« Viendra le temps lointain où la mer Océane brisera ses chaînes ; et une vaste terre sera révélée […] ; où Tiphé découvrira de nouveaux mondes, où Thulé ne sera plus l’Ultime. »

Sénèque, Médée, vers 50 après J.C


« A Sumatra : Ils ont en abondance les meilleurs poissons du monde. […] Sachez très véritablement qu’ils ont une espèce d’arbres dont ils tranchent les rameaux quand ils veulent du vin, et des branches d’où s’écoule une eau qui est du vin. »

Marco Polo, Le Devisement du monde, vers 1300


« La grande aventure de l’Europe médiévale - les croisades - exigeait de ses participants qu’ils risquent leur vie contre l’infidèle. L’exploration moderne, avant de devenir aventure maritime planétaire, devait commencer par être une aventure de l’esprit, poussée par une imagination individuelle. [C’est] grâce à Henri le Navigateur que l’aventure fut possible. »

D. Boorstin, Les Découvreurs, 1983


« Celui qui pille avec un petit navire se nomme pirate ; celui qui pille avec un grand vaisseau s’appelle conquérant. »

Proverbe grec


« Pendant cet espace de trois mois et vingt jours, nous parcourûmes à peu près quatre mille lieues cette mer que nous appelâmes Pacifique parce que, durant tout le temps de notre traversée, nous n’essuyâmes pas la moindre tempête. Nous ne découvrîmes non plus pendant ce temps aucune terre, excepté deux îles désertes. »

Pigafetta, Voyage autour du monde (Magellan)


« Jamais le monde n’a été aussi grand qu’au lendemain du périple de Magellan. »

Pierre Chaunu, Conquête et exploitation des nouveaux mondes


« Comme chacun sait, Christophe Colomb est devenu célèbre pour avoir été le dernier à découvrir l’Amérique. »

James Joyce, Essais critiques, 1912


« J’ambitionnais non seulement d’aller plus loin qu’aucun homme n’était encore allé, mais aussi loin qu’il était possible d’aller… »

James Cook


« Le Sahara était une mer. L’océan est toujours un désert. »

Sylvain Tesson, 2008


« Chaque soir, espérant des lendemains épiques,
L’azur phosphorescent de la mer des tropiques
Enchantait leur sommeil d’un mirage doré ;
Ou penchés à l’avant des blanches caravelles,
Ils regardaient monter en un ciel ignoré
Du fond des océans des étoiles nouvelles. »


J-M de Hérédia, Les Trophées, 1875


«Mes amis, je crois sérieusement que l’aspect de notre globe sera un jour complètement transformé, que par suite de l’exhaussement de nouveaux continents, les mers couvriront les anciens et que, dans les siècles futurs, des Colomb iront découvrir les îles de Chimboraço, de l’Himalaya ou du mont Blanc, restes d’une Amérique, d’une Asie ou d’une Europe engloutie. »

Jules Verne, L’Ile Mystérieuse, 1874


« Il m’a toujours semblé indécent de ne pas aller voir partout dans le monde. Il me fallait partir sur tous les océans, découvrir tous les ports... Pour moi, c’est vital ; puisqu’on est dans le monde, il faut le courir ».

Olivier de Kersauson, Ocean’s Songs (2008)


« Le XXIème siècle sera celui de l’irréversible « maritimisation » du monde. »

Livre Bleu, 2009


« Et les eaux couvriront toute la surface de la terre… »

Genèse, VII, 14


« L’Univers n’est qu’un vaste océan, sur la surface duquel nous apercevons quelques îles plus ou moins grandes, dont la liaison avec le continent nous est cachée. »

Jean le Rond d’Alembert, Discours préliminaires à l’Encyclopédie, 1751


«How inappropriate to call this planet Earth when it is quite clearly Ocean.»

Arthur C. Clarke, Livre Vert de la Commission Européenne


« … mais pourquoi les vagues du Pacifique sont-elles quatre fois plus hautes près de l’Amérique que près de l’Asie, c’est-à-dire plus hautes à l’est qu’à l’ouest ; pourquoi est-ce l’inverse dans l’Atlantique ; pourquoi sous l’équateur, est-ce le milieu de la mer qui est le plus haut ; d’où viennent ces déplacements de la tumeur des océans ? C’est ce que l’effluve magnétique, combinée avec la rotation terrestre et l’attraction sidérale, peut seule expliquer. »

Victor Hugo, L’homme qui rit


« L’énergie des esprits est abondante. On la regarde sans la voir. On l’écoute sans l’entendre. Sa substance et sa forme ne peuvent être perçues. Bien que l’on ne puisse la toucher, elle est manifeste, pareille à l’Océan, et sa réalité ne peut être niée. »

Confucius


« Qui mettrait son plaisir, porté par un bois fragile sur les flots cruels, à courir cette immensité de l’onde amère […] à franchir le grand gouffre des mers, ses terreurs, ses dangers que les plus fins de nos vaisseaux n’osent pas affronter ? »

Homère, Odyssée


« Toute navigation est incertaine ; prends pitié du malheureux qui fait naufrage. »

Phocylide de Milet


« […] nous ne mangions que du vieux biscuit tourné en poudre, tout plein de vers et puant de l’ordure d’urine que les rats avaient fait dessus après avoir consommé le bon. […] nous buvions une eau infecte. […] nous mangions beaucoup de sciure de bois et des rats qui coûtaient un demi-écu l’un, encore ne s’en pouvait-il trouver assez. »

Pigafetta, Voyage autour du monde (Magellan)


L’an 1557 « je m’embarquais à Goa dans une jonque de mon bienfaiteur don Pedro de Faria, qui allait charger du poivre dans les ports de la Sonde. Nous arrivâmes à Malacca. Quatre vaisseaux indiens, qui entreprirent avec nous le voyage de la Chine, nous formèrent comme une escorte avec laquelle nous arrivâmes heureusement au port de Chincheu. Mais quoique les Portugais y exerçassent librement leur commerce, […] les corsaires profitaient de ce désordre pour attaquer les vaisseaux marchands jusqu’au milieu des ports. »

Mendez-Pinto, Voyages et Aventures


« Tout n’était que tristesse, gémissements, faim, maladies, décès et sanglots, car il n’y avait pratiquement pas un seul jour où on ne jetât une ou deux personnes à la mer et même parfois trois ou quatre, au point que sortir les morts des ponts inférieurs devenait très difficile ».

Pedro de Quiros, 1595


Rentrant d’un périple mouvementé de près de dix années aux Indes Orientales : « Les deux pompes ne furent abandonnées ni nuit ni jour. Quoique tout le monde y travaillât, jusqu’au capitaine, on ne pouvait suffire à vider l’eau qui entrait par toutes les jointures. »

François Pyrard, 1611


« Peut-on croire que du biscuit rongé de vers, comme il l’est quelquefois et ressemblant à une ruche d’abeilles, de la viande dont un sel âcre a corrodé la substance, et des légumes absolument desséchés et détériorés, puissent réparer les déperditions journalières ? ».

Lapérouse, septembre 1787


« M. Gore et vingt hommes n’osant pas affronter des vagues si terribles passèrent la nuit dans l’île […]. La violence du ressac, que nos canots ne purent surmonter, n’empêcha nullement les naturels d’arriver aux vaisseaux sur leurs pirogues. »

James Cook, dans le Pacifique


« O combien de marins, combien de capitaines,
Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines,
Dans ce morne horizon se sont évanouis !
Combien ont disparu, dure et triste fortune !
Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune... »


Victor Hugo, Les Rayons et les Ombres (1840)


« Chez les peuples les plus sauvages, ce qui a rapport à la navigation dénote un degré d’intelligence que l’on chercherait souvent en vain dans la manière dont ils bâtissent leurs habitations ou subviennent à leurs premiers besoins. »

Amiral Pâris, Essai sur la construction navale des peuples extra-européens, 1843


« Ils ont de très grandes et belles pirogues, avec lesquelles ils naviguent au loin. […] certaines de plus de 16 mètres, qui portent au moins cinquante personnes. […] Leur construction est étrange : elles ont deux coques, séparées l’une de l’autre de la longueur d’une brasse, […] Ces pirogues sont très rapides et remontent bien au vent : notre frégate tenta d’en rattraper une, mais elle lui passa sous le beaupré ».

Pedro de Quiros, 1595 et 1606


« Je crois que ces pirogues sont les bateaux les plus rapides du monde entier […] J’ai essayé moi-même l’une d’entre elles […] je suis persuadé qu’elle aurait pu marcher à la vitesse de 24 nœuds. […] Une de ces pirogues, envoyée d’urgence à Manille qui est éloignée de plus de 400 lieues, fit ce voyage en quatre jours ».

William Dampier, 1686


« Les praos, seuls vaisseaux dont ils se servent depuis des siècles, sont d’une invention qui ferait honneur aux nations les plus civilisées. […] Les Espagnols en racontent des histoires inconcevables, mais ils ne sont pas les seuls témoins de faits extraordinaires […]. Par l’aplatissement de leur côté sous le vent et leur étroitesse, ces praos volants sont capables de serrer le vent de beaucoup plus près que tout autre navire connu. […] Ils ont l’avantage de courir à une vitesse presqu’aussi grande et souvent même plus grande que celle du vent. […] Tous les autres vaisseaux ont la proue différente de la poupe et les deux côtés identiques ; alors que les praos ont la proue semblable à la poupe et les deux côtés différents ; celui qui est au vent est droit et celui qui est sous le vent est courbe. […] Ils ont la commodité d’aller et venir en changeant seulement leur voile et sans jamais virer de bord. »

Commodore George Anson, 1742


« Les pirogues de voyage sont ordinairement doubles et leur grandeur moyenne est celle de nos gros bateaux de mer. […] Dans ces praos, ou pahis, ils parcourent la mer d’une île à l’autre sur plusieurs centaines de lieues, le soleil leur servant de boussole le jour, la lune et les étoiles la nuit.
Tous les ouvrages mécaniques de ce peuple annoncent une adresse peu commune. […] Tout l’équipage était dans l’étonnement en pensant aux outils imparfaits que possèdent ces insulaires ; nous admirions la patience et le travail qu’il leur a fallu pour abattre des arbres énormes, couper et polir les planches et enfin porter ces lourds bâtiments à un si haut degré de perfection. C’est avec une hache et un ciseau de pierre, un morceau de corail et une peau de raie, qu’ils avaient fait ces remarquables ouvrages. »


James Cook, 1771


« Quoique nos deux vaisseaux fissent 7 à 8 milles par heure, ces pirogues tournaient autour d’eux avec la même aisance que s’ils eussent été à l’ancre. »

Bougainville, Polynésie, 1769


« Lorsqu’on ne sait pas vers quel port on navigue, aucun vent n’est le bon. »

Sénèque


« Plein de joie, le divin Ulysse ouvrit ses voiles. Assis près de la barre, en maître il gouvernait sans qu’un somme jamais tombât sur ses paupières, son œil fixait les Pléiades et le Bouvier, qui se couche si tard, et l’Ourse qu’on appelle aussi le Chariot, la seule des étoiles qui jamais ne se plonge aux bains de l’océan, mais tourne en même place, en guettant Orion ; l’avis de Calypso, cette toute divine, était de naviguer sur les routes du large, en gardant toujours l’Ourse à gauche de la main. Dix-sept jours, il vogua sur les routes du large. »

Odyssée


« Ils regardaient monter en un ciel ignoré,
Du fond de l’Océan des étoiles nouvelles. »


José-Maria de Heredia, 1893


« La navigation obligea de perfectionner l’astronomie et de la comparer à la géographie. »

Anne Robert Turgot


« L’application du pendule aux horloges est un des plus beaux présents que l’on ait faits à l’astronomie et à la géographie. »

Pierre-Simon Laplace


« Nous n’avons pas de cartes françaises pour le long cours : on n’a pas corrigé les erreurs des terres connues qui sont très mal placées, tant en latitude qu’en longitude. […] Nous fûmes fort surpris de voir la terre 50 lieues [155 milles] plus tôt que nous ne pensions suivant la carte manuscrite de Saint-Malo, que nous avions trouvé meilleure que les hollandaises jusqu’au détroit de Le Maire.»

Frézier, ingénieur hydrographe, 1712


Ce n’est en réalité qu’à l’issue du voyage de circumnavigation de l’Astrolabe avec Dumont d’Urville que l’Académie des Sciences avait pu conclure que « la grande précision des tables astronomiques et celles des instruments peuvent donc faire regarder le problème des longitudes en mer comme résolu. »

Académie des Sciences, 1832


« Comme je ne me fiais pas à mes mesures astronomiques, j’avais en plus effectué une navigation à l’estime ; chaque jour, je notais le nombre de milles que j’estimais avoir fait dans la direction donnée par la route au compas. »

Alain Bombard, Naufragé volontaire, (1953)


« Après le capitaine, le pilote est la seconde personne du navire […]. Il ne bouge jamais de sa charge à la poupe à voir toujours son aiguille et sa boussole, et il y a un second pilote pour le soulager. »

François Pyrard, 1611


« Le gouvernail d’étambot comporte deux dispositifs essentiels. L’un est le pivot, l’autre la « barre ». […] L’invention vient du Nord, de ces mers difficiles sur lesquelles des marins astucieux affrontent chaque jour des courants violents et des passes dangereuses. La Flandre et l’Angleterre connaissent le gouvernail d’étambot dès les années 1180. Il apparaît en 1242 à la poupe du navire qui figure sur le sceau de la ville hanséatique d’Elbing, près de Gdansk. Le Portugal et la Castille y viennent au XIIIème siècle, peut-être après les constructeurs bayonnais. L’Italie et l’Aragon n’en useront qu’au XIVème siècle.

Jean Favier, Les Grandes Découvertes, 1991


Dans l’archipel des Fidji, au milieu du XXème siècle, « même les indigènes sachant se diriger au compas (certains ont leur brevet de capitaine de cabotage) n’emportent jamais avec eux de compas sur une pirogue. Pour eux, les bateaux européens sont des bateaux de femmes, les pirogues sont des bateaux d’hommes. »

R.P. Jean Neyret, Pirogues océaniennes, 1962


« Ils distinguent toutes les étoiles par des noms particuliers ; ils connaissent dans quelle partie du ciel elles paraîtront durant chacun des mois où elles sont visibles sur l’horizon ; ils savent aussi, avec plus de précision que ne le croira peut-être un astronome d’Europe, le temps de l’année où elles commencent à paraître ou à disparaître. »

James Cook, dans le Pacifique


« Les gens instruits de cette nation ont une nomenclature des constellations les plus remarquables ; ils en connaissent le mouvement diurne et ils s’en servent pour diriger leur route en pleine mer. Leur boussole est le cours du soleil pendant le jour et la position des étoiles pendant les nuits.
« […] Aoturu, après avoir attentivement considéré le ciel, nous fit remarquer l’étoile brillante qui est dans l’épaule d’Orion, disant que c’était sur elle que nous devions diriger notre course et que, dans deux jours, nous trouverions une terre abondante […].
« Au reste, il nous avait nommé la veille en sa langue sans hésiter la plupart des étoiles brillantes que nous lui montrions ; nous avons eu depuis la certitude qu’il connaît parfaitement les phases de la lune et les divers pronostics qui avertissent souvent en mer des changements qu’on doit avoir dans le temps. »


Bougainville, dans le Pacifique


« Cette connaissance du ciel était tellement inhérente à leur culture que les Polynésiens ne purent l’expliquer, quand on le leur demanda. Ou peut-être ne le voulurent-ils pas […]. Pour eux, ils étaient dans et sous le ciel, qui leur était familier et lisible depuis toujours. Chaque endroit présentait un paysage étoilé particulier : un alignement horizontal de deux étoiles précises signifiait qu’ils étaient chez eux. Si cet alignement penchait vers le nord, c’est qu’ils étaient trop au sud. Ou l’inverse. »

Marie-Françoise Péteuil, Ciel d’îles, 2003


« Bien que je n’aie jamais pu comprendre comment ils y parvenaient, il est indéniable que de tels hommes sont capables de prédire le temps qu’il fera, avec une précision telle qu’elle peut être enviée par les services météorologiques de n’importe quel gouvernement. »

Nordhoff, The Journal of the Polynesian Society, 1931


« L’Océan recouvre 70 % de notre globe ; mal connu et trop souvent objet de crainte ou de méfiance, il est resté longtemps ignoré de la plupart des humains, inconscients de la biodiversité marine exceptionnelle et des multiples richesses biologiques, énergétiques et minérales qu’il renferme.
Confrontée à une planète désormais trop petite, l’Humanité du XXIème siècle prend peu à peu conscience des atouts liés à ce bien commun, au moment même où elle découvre combien cet environnement est fragile et à quel point certaines de ses ressources sont déjà menacées par nos activités.
Nation maritime par son histoire et par sa géographie, présente dans les quatre océans et sous toutes les latitudes, la France a longtemps oublié cette vocation ; mais désormais notre pays prend lui aussi progressivement conscience non seulement de l’importance de l’Océan pour l’avenir du monde, mais aussi de l’importance de la mer pour la France. »


Livre Bleu, préambule, 2009


« La mer avait toujours figuré dans l’esprit humain comme masse liquide qui porte les vaisseaux et contient les poissons. Que cette masse repose sur des fonds, les navigateurs l’avaient su par expérience, plus tard les géologues en avaient fait un objet d’étude. Mais ces fonds n’entraient point dans la représentation commune des étendues marines, sinon comme domaine de rêveries poétiques ; cimetière de navires et de cités englouties. La prise de conscience des sols submergés comme terres exploitables est une découverte au sens littéral du mot ; ce qui était couvert et caché par les eaux, on s’est mis à le voir par les yeux de l’esprit. »

Bertrand de Jouvenel, Vue économique des problèmes marins, 1972


« Les espèces marines sont en constant déplacement, elles se nourrissent seulement de particules végétales et animales naturelles et elles sont très sensibles à leur environnement. Les changements de température et de turbidité de l’eau, de pression atmosphérique et de cycles de reproduction peuvent parfois faciliter la localisation et la capture du poisson. »

L’univers de la pêche, Bordas, 1989


«La biologie marine constitue le domaine prépondérant de la biologie générale, science de la vie sous toutes ses formes, animales et végétales. Cela tient au fait que 70 % de la surface du globe étant occupée par les mers, les animaux et les végétaux qui les peuplent représentent, tant en nombre d’individus qu’en biomasse, des chiffres incomparablement plus grands que ceux qui sont fournis par les créatures terrestres. Mais l’importance de la biologie marine tient surtout au fait que, sur les quelque dix-huit phylums (série évolutive de forme animale ou végétale) animaux existants, deux seulement sont propres aux continents. On trouve donc dans le milieu marin presque toutes les formes que la vie peut prendre. »

La grande encyclopédie de la mer, Atlas


« Dès que les premiers balbutiements de la navigation maritime ont permis à des hommes de s’éloigner significativement de leur point de départ avec de bonnes chances, ou au moins l’espoir, d’y revenir sains et saufs, la mer a cessé d’être un fossé humide séparant des peuples pour, au contraire, devenir le trait d’union qui relie les riverains d’un même espace maritime.
L’Histoire retient l’épopée des Grandes Découvertes. En moins de trois siècles, les navigateurs européens ont reconnu la quasi-totalité de la planète et jeté les bases d’un commerce mondial qui assurera la prospérité des nations occidentales.
La mer devient alors un enjeu et il faut s’assurer de sa maîtrise, pour en exploiter les ressources, principalement halieutiques, pour garantir la liberté de mouvement de ses vecteurs économiques, et pour en cas de conflit appliquer toute sa puissance sur son adversaire. »


Livre Bleu, 2009


« Les acteurs économiques, tels que nous les connaissons, apparaissent dès le Moyen-Âge. […] L’armateur, c’est celui qui décide de l’existence d’un navire et qui le finance en tout ou partie. L’armateur est un capitaliste et un chef d’entreprise […]. Un homme seul peut tenir ce rôle de « bourgeois du navire », comme on dit à Rouen, avec ses capitaux propres ou avec de l’argent emprunté. Bien souvent, l’armateur est fait de plusieurs associés […] permanents au sein d’une compagnie ou associés épisodiques pour un voyage, pour un navire, pour un «risque de mer ».
Le capitaine […] qui va porter sur mer et aux escales la responsabilité du navire, qui prendra les décisions de route et de navigation. […]. Propriétaire ou non, il est le chef de l’entreprise (l’expédition maritime). Au port, il recrute l’équipage, veille au gréement et à l’avitaillement, négocie les contrats - les « nolis » - avec les marchands. En mer, il surveille la route, tient les comptes, décide des escales non prévues par le contrat. […] On attend du capitaine qu’il sache mesurer les risques […]. Les armateurs des villes hanséatiques ne s’y trompent pas, qui exigent du capitaine qu’il prenne à son compte une part du capital engagé sur mer. […]
Le marin c’est l’homme qui manœuvre les voiles ou qui souque aux rames. Il est à bord ce qu’est à terre l’ouvrier tisserand ou le compagnon boulanger : un salarié dont on rémunère ensemble, au temps passé, le labeur et la compétence. […] Pour la plupart, les marins sont bien, au moins pour une partie de l’année, des professionnels de la mer. […].Rameur ou matelot de manœuvre, le marin n’a donc rien de commun avec ce que seront les galériens de Louis XIV. […]
L’affréteur, le marchand, […] peut être l’armateur lui-même ou n’être que son partenaire fortuit. Hors des temps difficiles, l’affréteur s’embarrasse peu de l’origine du bateau. […].Le marchand, qui confie sa marchandise, engage par là même son avoir et manifeste son intérêt. Les marchands ne sont pas rares qui accompagnent la cargaison […]. Tenu à l’écart de la navigation, le marchand qui voyage ainsi retrouve tout son poids aux escales, quand il s’agit du fret. […] Les premiers qui ont l’idée de diviser le navire en parts (quirats) sont les Anglais. Au XIIème siècle déjà, des marchands s’associent pour faire construire à frais partagés. […] Il y a déjà deux siècles (au XIIème siècle) que le Grand Conseil et le Sénat (de Venise) définissent les types de navires que construit - pour les hommes d’affaires qui les financent - l’arsenal de la République […]. L’État subventionne la construction privée […], la sécurité des lignes de navigation et la survie de la métropole sont au prix d’une flotte lourde, capable de former aussi bien des convois de grains que de constituer une escadre de guerre. »


Jean Favier, Les Grandes Découvertes, 1991


« La construction navale est ouverte à la concurrence internationale par nature […]. Les offres et la demande de navires se confrontent dans un marché qui est mondial […]. L’activité de la construction navale dépend naturellement de la demande, du besoin de transport, du volume du commerce international et, au-delà, du niveau de la production industrielle mondiale. »

Pierre Bauchet, Le transport international dans l’économie mondiale, 1988


« Au commencement étaient les épices. Du jour où les Romains, au cours de leurs expéditions et de leurs guerres, ont gouté aux ingrédients brulants ou stupéfiants, piquants ou enivrants de l’Orient, l’Occident ne veut plus, ne peut plus se passer d’espiceries, de condiments indiens dans sa cuisine ou ses offices. »

Stefan Zweig, Magellan, 1938


« Du rapport d’un troupeau dont il vivait sans soins,
Se contenta longtemps un voisin d’Amphitrite :
Si sa fortune était petite,
Elle était sûre tout au moins.
A la fin, les trésors déchargés sur la plage
Le tentèrent si bien qu’il vendit son troupeau,
Trafiqua de l’argent, le mit entier sur l’eau.
Cet argent périt par naufrage.
Son maître fut réduit à garder les brebis,
Non plus berger en chef comme il était jadis,
Quand ses propres moutons paissaient sur le rivage :
Celui qui s’était vu Coridon ou Tircis
Fut Pierrot et rien davantage.
Au bout de quelque temps, il fit quelques profits,
Racheta des bêtes à laine ;
Et comme un jour les vents retenant leur haleine
Laissaient paisiblement aborder les vaisseaux :
Vous voulez de l’argent, ô Mesdames les Eaux,
Dit-il, adressez-vous, je vous prie, à quelque autre ;
Ma foi, vous n’aurez pas le nôtre.
Cela n’est pas un conte à plaisir inventé.
Je me sers de la vérité
Pour montrer par expérience,
Qu’un sou quand il est assuré
Vaut mieux que cinq en espérance ;
Qu’il se faut contenter de sa condition ;
Qu’aux conseils de la mer et de l’ambition
Nous devons fermer les oreilles.
Pour un qui s’en louera, dix mille s’en plaindront.
La mer promet monts et merveilles :
Fiez-vous y, les vents et les voleurs viendront. »


Jean de La Fontaine, Le berger et la mer


« Le terme de mondialisation est assez nouveau dans notre vocabulaire courant et nombreux sont ceux en effet qui découvrent ce phénomène, au moins dans son ampleur actuelle. Il est vrai que la Chine et l’Inde se sont à nouveau singulièrement rapprochées de nous ces dernières années.
La gestation des grandes routes maritimes qui relient l’Europe, la Méditerranée et les civilisations orientales permet de mieux comprendre la mondialisation en la situant dans son contexte historique. La mer a toujours été le principal vecteur de ces échanges et le développement récent les économies asiatiques est encore largement une histoire littorale.
Rien de neuf de ce point de vue : seuls les navires qui sillonnent ces routes multimillénaires ont changé, pas même les équipages. De tous temps les hommes ont communiqué et commercé entre eux, transportant et échangeant des biens matériels, mais diffusant également idées, religions et cultures. »


Emmanuel Desclèves, Commerce maritime et mondialisation, 2009


« La vision humaine de la mer change. De la juxtaposition de prolongements maritimes des États, séparés par le vide (res nullius) de la haute mer, elle devient un bien commun (res communis), immense mais fragile et limité dont la bonne gestion ne peut être que partagée et mondiale. »

Livre Bleu, 2009


« Les ténèbres couvraient l’abîme, l’esprit de Dieu planait sur les eaux ».

Genèse, I, 1


« Il a tracé un cercle à la surface des eaux, au point de division de la lumière et des ténèbres. »

Job, XXVI, 10-11


« O Flamme, tu vas à l’océan des Cieux, vers les dieux ;
Par toi se rencontrent les divinités de tous les plans,
Les eaux qui sont dans le royaume de Lumière au-dessus du soleil
Et les eaux qui demeurent au-dessous. »


Gathin, Rig-Véda, III, 22, 3


« A l’origine, entièrement dans le lointain passé, existait seulement l’espace immense des cieux. Tanaoa, le dieu créateur, le remplissait et l’habitait entièrement. »

Récitation de Tanaoa, îles Marquises


« La vaste mer me parle et je me sens sacré. »

Victor Hugo


« Ainsi toujours poussés vers de nouveaux rivages,
Dans la nuit éternelle emportés sans retour,
Ne pourrons-nous jamais sur l’océan des âges
Jeter l’ancre un seul jour? »


Alphonse de Lamartine


« Il y a trois sortes d’êtres : les vivants, les morts et les marins. »

Anacharsis


« Il n’y a plus de vie pour moi, ce qui m’en reste ne sera qu’ennui et amertume.
Le soleil qui m’animait s’est éclipsé ; la lune qui m’éclairait s’est obscurcie ;
L’étoile qui me conduisait a disparu. »


Chant en l’honneur des morts, îles Mariannes


« Jamais, excepté Dieu, rien n’arrête et ne dompte
Le peuple qui grandit ou l’Océan qui monte. »


Victor Hugo, Les rayons et les ombres


« Thalassa ! Thalassa ! »

Grec, féminin


« Mare nostrum, ce qui n’était ni masculin ni féminin, c’était un genre juste bon pour un objet, ce qui montre bien que les Romains n’avaient pas le sens marin »

Henri Quéffelec


« Rien ne peut dépasser le calme solennel d’une nuit étoilée en mer sous les tropiques par beau temps. Dans la vie humaine, bien peu de situations et de circonstances sont aussi propices à la contemplation et à l’élévation de l’esprit vers le divin […]. »

Pasteur William Ellis, Polynesian Researches, 1831


« Allons ! C’est leur métier ; ils sont morts dans leurs bottes ;
Leur boujaron au cœur, tout vifs dans leurs capotes… »


Tristan Corbière


« Dieu a créé la mer et il l’a peinte en bleu pour qu’on soit bien dessus. »

Bernard Moitessier


« La mer est un élément capital pour la connaissance des peuples. La mer modèle les mœurs comme elle fait les rivages. Tous les peuples marins ont du caprice, sinon de la folie, dans l’âme. »

André Suarès


« Celui qui attend que tout danger soit écarté, ne prendra jamais la mer. »

Thomas Fuller


« L’amitié de l’homme pour la musique puis à la même source qui le lie à la mer. »

Henri Quéffelec


« Dans le régime des âmes, il faut une tasse de science, un baril de prudence et un océan de patience. »

Saint François de Sales


« Il faut être rameur avant de tenir le gouvernail ; avoir gardé la proue et observé les vents, avant de gouverner soi-même le navire. »

Aristophane


« C’est curieux, chez les marins, ce besoin de faire des phrases. »

Michel Audiard, Les tontons flingueurs, 1963


« Souvent la musique me prend comme une mer. »

Baudelaire


« Le pessimiste se plaint du vent, l’optimiste espère qu’il va changer, le réaliste ajuste ses voiles. »

William Arthur Ward


« Pourquoi, belle Chrysé, t’abandonnant aux voiles
T’éloigner de nos bords sur la foi des étoiles ? »


André Chénier


« Celui qui n’a pas peur en mer n’est pas un marin, celui qui a peur de tout et de rien ne l’est pas non plus. »

Proverbe


« Nous sommes embarqués sur le même bateau. »

Proverbe


« Seul maître à bord, après Dieu. »

Proverbe


« Quand on a accompli quelque chose d’heureux en mer, petite croisière ou grand raid, Cap Horn ou îles d’Hyères, c’est d’abord parce qu’on a évité de faire ce qu’il ne fallait pas faire. C’est ensuite parce qu’on a fait ce qu’il fallait faire. C’est enfin parce que la mer l’a permis. »

Jean-François Deniau


« Le voyage pour moi, ce n’est pas arriver, c’est partir. C’est l’imprévu de la prochaine escale, c’est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c’est demain, éternellement demain. »

Roland Dorgelès


« Des Hollandais salés, lardés de couperose […]
Des baleiniers, huileux comme des cachalots.
D’honnêtes caboteurs bien carrés d’envergures,
Calfatés de goudron sur toutes les coutures ;
Des chauffeurs venus là pour essuyer leur suie. »


Tristan Corbière


« Nul conseil n’est plus loyal que celui qui se donne sur un navire en péril. »

Léonard de Vinci


« Nul ne saura leur nom, pas même l’humble pierre. »

Tristan Corbière


« Quand il y a sept timoniers sur huit marins, le navire sombre. »

Proverbe chinois


« Quand la mer est tranquille, chaque bateau a un bon capitaine. »

Proverbe suédois


« Une fois que le bateau a coulé, tout le monde sait comment on aurait pu le sauver. »

Proverbe italien


« Sur la mer, personne ne vous prend en tutelle. C’est le dernier espace au monde où vous êtes responsable. La mer est l’élément le plus difficile à décrire, comme le plus difficile à photographier. »

Paul Guimard


« La mer est un espace de rigueur et de liberté. Y perdre la rigueur c'est perdre la liberté. »

Victor Hugo


« La mer, illustration de cette quête errante de l’esprit moderne, aimanté toujours par l’attrait même de son insoumission. »

Saint John Perse


« La vie d’un homme est une île lointaine où l’on n’accède qu’après une traversée plus ou moins périlleuse… »

Henri Queffélec, Un recteur de l’île de Sein


« L’idéal est pour nous ce qu’est une étoile pour le marin. Il ne peut être atteint mais il demeure un guide. »

Albert Schweitzer


« J’aime la mer et j’aime être en mer. J’aime partir, larguer l’amarre et passer les feux ; j’aime naviguer, voir le vent tourner, la brise adonner, le ciel changer, la mer se former et se déformer… »

Jean-François Deniau, La mer est ronde, 1975


« Nous sommes près de 7 milliards d’habitants sur une île qui ne représente que 30 % de la surface de la planète. Nous sommes donc entourés par l’océan mondial, la planète mer.
La mer est un milieu global qui ne peut être sectorisé. Dans ce milieu hostile et sans cesse en mouvement, il nous faut évaluer la menace et assurer la sécurité de l’ensemble du spectre, cela sans territorialiser la mer, sans adopter nos habitudes terrestres à la gestion des crises maritimes. C’est donc aux hommes de mer, aux marins, qui sont porteurs d’une culture spécifique, qu’il revient de s’impliquer dans la mise en place d’une gouvernance accrue des océans. »


Amiral Pierre-François Forissier, Chef d’état-major de la Marine, 2010


« Homme libre, toujours tu chériras la mer !
La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme
Dans le déroulement infini de sa lame,
Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.

Tu te plais à plonger au sein de ton image ;
Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton cœur
Se distrait quelquefois de sa propre rumeur
Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.

Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets :
Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes ;
Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes,
Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !

Et cependant voilà des siècles innombrables
Que vous vous combattez sans pitié ni remord,
Tellement vous aimez le carnage et la mort,
Ô lutteurs éternels, ô frères implacables ! »


Charles Baudelaire, L’homme et la mer


« Le plaisir de naviguer, de pêcher, de plonger et de surfer avec les vagues, de construire sans cesse des pirogues et des catamarans encore plus efficaces et plus rapides, de participer à des courses sportives, de contempler le ciel et la mer, de sentir les éléments marins, de voyager pour découvrir d’autres horizons et rencontrer d’autres gens, de comprendre enfin l’Océan : tout cela participe fondamentalement de la culture polynésienne. Ils n’auraient certainement jamais pu réussir à découvrir et peupler quatre-vingts pour cent des îles de notre planète sans être animés de cette passion de la mer, sans s’être donnés à fond et pendant des millénaires, de génération en génération, à l’immense plaisir de la navigation. C’est là, très probablement, que réside in fine le secret de leurs exploits maritimes inégalés. »

Emmanuel Desclèves, Le peuple de l’Océan, 2010


« Naviguer : c’est accepter les contraintes que l’on a choisies. C’est un privilège. La plupart des humains subissent les obligations que la vie leur a imposées. Naviguer est une activité qui ne convient pas aux imposteurs. Dans bien des professions, on peut faire illusion et bluffer en toute impunité. En bateau, on sait ou on ne sait pas. »

Eric Tabarly


Les Polynésiens sont les « dignes descendants des dieux de la mer, à mes yeux les plus grands navigateurs de tous les temps. »

Alain Gerbault, Un paradis se meurt, Paris, 1949


« Le bateau c’est la liberté, pas seulement le moyen d’atteindre un but. »

Bernard Moitessier


« Nous arrivâmes à un de ces endroits où l’île n’est pas environnée par les récifs [côte est de Tahiti] et où par conséquent un ressac violent brise sur le rivage ; les lames étaient les plus effrayantes que j’eusse jamais vues ; il aurait été impossible à un de nos canots de s’en tirer et si le meilleur nageur de l’Europe avait été – par quelque accident – exposé à leur furie, je suis persuadé qu’il aurait été bientôt englouti par les eaux ou écrasé contre les grosses pierres dont le rivage était couvert. Cependant nous y vîmes dix ou douze Tahitiens qui nageaient pour leur plaisir ; lorsque les flots brisaient sur eux, ils plongeaient par dessous et réapparaissaient de l’autre côté avec une adresse et une facilité inconcevables. Ils saisirent l’arrière d’une vieille pirogue et la poussèrent devant eux en nageant jusqu’à une assez grande distance en mer ; alors deux ou trois de ces insulaires se mettaient dessus et, tournant le bout carré contre la vague, ils étaient chassés vers la côte à une vitesse incroyable et quelquefois même jusqu’à la grève ; mais ordinairement la vague brisait sur eux avant qu’ils fussent à moitié chemin et alors ils plongeaient et se relevaient d’un autre côté en tenant toujours ce reste de pirogue ; ils se remettaient à nager de nouveau au large et revenaient ensuite par la même manœuvre. […] Leur hardiesse et leur dextérité dans ces manœuvres difficiles et dangereuses nous étonnèrent extrêmement et il faut presque en avoir été témoin pour le croire. »

James Cook, 1769


« Sur ce chemin de l’océan, le long duquel on n’aperçoit ni arbres, ni villages, ni villes, ni tours ni clochers, ni tombeaux, sur cette route sans colonnes, sans pierres miliaires, qui n’a pour bornes que les vagues, pour relais que les vents, pour flambeau que les astres… »

Chateaubriand


« L’Oracle avait dit: "Défends ta cité par une muraille de bois inexpugnable". Thémistocle lança la construction d’une flotte. »

Hérodote, Polymnie


« Celui qui commande la mer commande le commerce ; celui qui commande le commerce commande la richesse du monde, et par conséquent le monde lui-même. »

Sir Walter Raleigh, vers 1600


« Etre une puissance mondiale, cela veut dire être une puissance maritime. »

Georges Leygues


« Les Etats chercheront à dominer la mer pour en contrôler les ressources. »

Général De Gaulle, Brest, 1969


« Tout au long de l’histoire de l’Occident, la mer a apporté la mobilité, l’ouverture et le soutien, et ceux qui échouaient dans la bataille de la puissance navale ont également échoué à l’épreuve de la durée. »

Edward L. Beach, Keepers of the Sea, 1983


« Comment oublier plus longtemps encore notre présence stratégique sur les trois océans de la planète, dans les deux hémisphères et jusqu’au pôle Sud sur le continent antarctique ? »
« Face aux menaces multiples qui planent sur les mers, et pour organiser en toute sécurité la présence des hommes sur les océans et les mers du globe, la présence forte des Etats en mer est plus nécessaire que jamais. »


Nicolas Sarkosy, Le Havre, 2009


« La mer reste encore le seul espace de liberté, de transit, de déploiement et de positionnement d’où peut s’afficher ou s’exprimer la puissance maritime de manière permanente et modulable.
En mer, il n’est point besoin d’accord préalable pour circuler.
Grâce à la mer, la France est frontalière de l’ensemble des puissances grandes et moyennes de la planète.
La mer est un milieu global qui ne peut être sectorisé. »


Amiral Forissier, Les mardis de la mer, 2010


« Plusieurs nations ont développé au cours de l’Histoire de véritables thalassocraties fondées sur leur puissance navale : Tyr, Carthage, Athènes, les royaumes extrême-orientaux de Linyi, des Song du Sud, de Borobudur, de Sri Vijaya, Venise, les Provinces-Unies et la Grande-Bretagne en sont probablement de bons exemples.
Mais en réalité cette maîtrise de la mer reposait principalement sur une forte capacité navale militaire, en support d’une activité maritime commerciale dont dépendait la richesse du pays. Il était surtout question de flottes de guerre capables d’imposer leur volonté sur mer, ce qui supposait bien sûr la maîtrise de techniques de navigation, de construction navale, d’armes adaptées et de tactiques de combat, avec des équipages nombreux et bien entraînés.
Détruire la flotte ennemie et imposer sa volonté à l’adversaire en laissant libre cours aux activités de sa propre flotte marchande, voilà à quoi aspirait une thalassocratie.
Les nations européennes de l’époque des Grandes Découvertes sont peu ou prou entrées dans cette logique de domination des mers - notamment sur la route orientale des Indes - sous le prétexte de garantir la liberté de navigation à leurs commerçants, y compris jusque dans les comptoirs et autres ports nécessaires à leurs activités de trafic de marchandises. Certains ont pu ainsi conclure que le concept même de nation maritime était fondé sur « l’esprit d’aventure qui conquiert le monde pour le négoce. »


Emmanuel Desclèves, Le Peuple de l’Océan, 2010


« En Marine, rien ne s’improvise, pas plus les bâtiments que les hommes.
Pour avoir une Marine, il faut la vouloir beaucoup, et surtout la vouloir longtemps. »


Prince de Joinville


« Qui dit Marine, dit suite, temps, volonté, … »

Adolphe Thiers


« Res nullius »

Grotius


« Celui qui commande sur mer possède un grand pouvoir sur terre. »

Cardinal de Richelieu


« […] le destin de cette France pour laquelle la mer est à la fois un obstacle, c’est-à-dire une défense, et aussi un chemin, c’est-à-dire un moyen de se répandre, de la France qui est le cap d’un continent avec ses trois façades sur la mer, de la France qui est par conséquent marquée pour être une grande puissance maritime. »

Général de Gaulle, devant les élèves de l’Ecole Navale, 1965


« Pas de tactique sans logistique. Si la logistique dit non, c’est qu’elle a raison. Il faut changer le plan d’opérations parce qu’il est mauvais. »

Eisenhower


« Est nécessaire que les capitaines soient gens de cœur. »

Richelieu


« En créant la fonction garde-côtes, la France répond d’abord au souci de l’Europe de mettre en place une politique maritime intégrée. La fonction garde-côtes matérialise les moyens dont l’Etat dispose pour assurer l’ensemble des missions de son action en mer. »

Livre Bleu, 2009

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