Voyages d'étude et visites

Pologne

C&M 3 2007-2008

Du 21-04-2008 au 27-04-2008

Extrait du BM n°8 de mai 2008

Le compte rendu succinct publié ici est inspiré des « Carnets de voyage » rapportés par Mme de Longevialle, secrétaire général de l’Académie de marine et par deux rapports spécialisés dus à M. Jean-Paul Nerrière, membre de la section Droit et économie, documents qui seront reproduits dans les Communications et Mémoires.
Accompagnés par M. Janusz Przyklang, consultant auprès de DCNS, les participants ont quitté Paris le lundi 21 avril et ont consacré leur première journée à Varsovie où ils ont été reçus par l’ambassadeur de France, M. Barry de Longchamp. La visite de la ville leur a donné l’occasion de se remettre en mémoire les épisodes glorieux et tragiques dont elle fut le théâtre, la Varsovie médiévale, reconstruite presque à l’identique, étant inscrite sur la liste de l’Héritage mondial de la culture et de la nature cependant que la Varsovie moderne offre un contraste étonnant de styles différents. Le groupe s’est scindé en deux, pour une conférence à l’agence « Frontex » d’une part et pour une visite touristique d’autre part (vieille ville, château royal, cathédrale Saint-Jean, Vieux marché, église Sainte-Croix).


Dirigée par un général finlandais, l’agence européenne Frontex a été créée en 2004. Son domaine de responsabilité est celui des migrations de population, problème dont la dimension plurinationale justifie son existence et son activité, nous rapporte M. Nerrière. L’agence emploie 150 personnes qui seront bientôt 200 et doit disposer l’an prochain d’un budget porté à 82 millions d’euro. Toutes les nations d’Europe y participent. La première mission de Frontex concerne les procédures de contrôle, de surveillance et d’analyse des risques liés aux flux migratoires dont les sources sont très diverses. L’Agence intervient aussi pour la détection et les enquêtes relatives aux crimes « transfrontières » et pour la coopération entre les intervenants par définition multiples dont les attributions sont très différentes d’un pays à l’autre. Elle suit également les évolutions du droit et des méthodes d’intervention qui paraissent s’imposer, grâce à ses observations sur le terrain ; d’intéressantes précisions qu’il n’est pas possible de développer ici ont été données. Frontex dispose de moyens matériels non négligeables et notamment de 27 hélicoptères, de 21 avions et de 115 navires ainsi que d’équipements de détection. L’objectif est clairement de faire avancer l’Union européenne vers une intégration des solutions adaptées à des problèmes communs. La participation française et, plus précisément, l’action de la Marine nationale sont appréciées et on attend beaucoup à l’Agence de la prochaine présidence française et de l’influence qu’elle pourra avoir dans le domaine considéré.


Les participants se sont ensuite rendus à Gdansk, principal port de Pologne entouré d’une autre cité portuaire non moins active, Gdynia, et d’une station balnéaire fort fréquentée, Sopot. Ces trois places forment ce qui est souvent appelé la « Tri-ville ». Chemin faisant, les visiteurs ont pu avoir une vision précise de l’environnement historique et actuel de cet ensemble situé sur la côte de la baie de Gdansk, le long de la route de l’ambre.
Le groupe s’est à nouveau séparé pour une visite plus approfondie de Gdynia d’une part et pour une conférence à l’Académie navale et une visite des chantiers navals d’autre part puis s’est retrouvé pour un déjeuner auquel avait été conviée notamment Mme Monika Tarnowska, consul général de France, déjeuner qui fut suivi d’une découverte piétonne de Gdansk et de son quartier historique ainsi que de son marché où l’ambre abonde…


La Marine nationale polonaise s’apprête à célébrer en novembre prochain son 90e anniversaire avec le double objectif de maintenir une présence maritime à long terme et de répondre aux crises dans les limites assignées par l’OTAN et même au-delà. C’est un programme ambitieux par rapport aux moyens alloués, de l’avis de M. Nerrière qui précise que le dispositif de recherche de la sécurité en mer doit assurer la liaison avec une Coast Guard totalement indépendante parce que rattachée au ministère de l’Intérieur. La marine polonaise est forte de 13 000 hommes et dispose d’une flotte disparate dont le maintien en état opérationnel ne laisse pas de poser un vrai problème. La suppression envisagée du service militaire obligatoire est une autre donnée à prendre en compte. Les moyens disponibles alignent 41 bâtiments de combat et de support et un nombre comparable d’unités à usage logistique ainsi que 43 hélicoptères et avions. Ces moyens sont répartis dans deux bases navales, celle de Gdynia qui a fait l’objet d’une visite et une autre près de la frontière avec l’Allemagne.
L’Académie navale polonaise a été fondée en 1922 et poursuit sa mission militaire tout en s’affirmant comme la grande université de la mer. Les élèves militaires (250 midships) y reçoivent une formation proprement navale d’où les sciences sociales ne sont pas absentes. Les étudiants civils ( 2 500 inscrits) se concentrent sur la navigation et toutes ses disciplines. Les deux formations insistent sur la maîtrise des langues et ont recours à des simulateurs dans divers domaines comme la lutte anti-sous-marine ou les manœuvres au port. Une coopération avec l’école de Lanvéoc Poulmic donne toute satisfaction.
Le chantier naval de Gdynia, qui a aussi été visité, est l’ancien arsenal qui a adopté une structure civile en 1990 et répartit maintenant ses activités de réparation, de modernisation et de construction) à part égale entre le militaire et le civil. Les équipements ont été présentés ainsi que des productions destinées à des clients aussi divers que l’Inde, la Lybie, l’Irak, le Yemen et l’Indonésie. Depuis 2003, le chantier développe une coopération avec DCNS et a fourni des blocs pour assemblage des BPC Mistral et Tonnerre.



Le 24 avril, le groupe a gagné Cracovie par la voie aérienne et y a été accueilli par le consul général de France à qui l’Académie de marine a été présentée par son président, l’amiral Jacques Lanxade. Ville-musée qui a échappé aux destructions de la guerre, Cracovie comporte un nombre impressionnant de monuments historiques et 180 églises.

Voyage en Pologne (suite)
Ville universitaire depuis le XIVe siècle, Cracovie a de quoi séduire notamment sur le plan de l’art et sur celui de la culture. C’est aussi une ville industrielle où le groupe Arcelor-Mital est présent. Les points forts de la visite de l’ancienne capitale royale nichée dans la vallée de la Vistule et de ses trésors historiques furent sans conteste la place du marché (la plus grande d’Europe), le Château royal et la cathédrale des Sacres.
La veille du retour, qui était programmé pour le 27 avril, les participants se sont rendus à Czestochowa, lieu de pèlerinage célèbre mais aussi cité industrielle de 450 000 habitants. L’icône de la Vierge noire y attire les foules dans l’une des deux églises du monastère de l’ordre de Saint-Paul. La visite du sanctuaire fut complétée par celle de la basilique de Jasna Gord, « montagne de lumière ».
De retour à Cracovie en traversant le Jura cracovien, le groupe a pu, pour sa dernière soirée polonaise, visiter le quartier juif de Kazimierz où on trouve le plus ancien édifice religieux de Pologne, la Vieille synagogue. C’est maintenant, après l’extermination qu’on connaît, le quartier « branché » de Cracovie. On y a tourné le film La liste de Schindler.
L’impression générale des participants à ce voyage très réussi a été celle de la découverte d’une Pologne en pleine renaissance que les deux conférences préparatoires du 2 avril avaient laissé entrevoir d’une lumineuse et convaincante façon.




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