Voyages d'étude et visites

Salon de l'aéronautique au Bourget

C&M 3 2006-2007

Du 21-05-2007 au 21-05-2007

Extrait du BM 9 de juin 2007

Une fois encore, une visite du salon de l’aéronautique et de l’espace a pu être réservée à une délégation de l’Académie de marine le 21 juin, à l’initiative et grâce au concours de M. René Bloch, ancien président de la Compagnie. Il a bien voulu faire part de ses impressions et de ses conclusions à propos de cette manifestation dans le texte qu’on trouvera ci-dessous.
Accueillis dès dix heures par Mme Martine Guétin du GIFAS, la douzaine de nos confrères a consacré la matinée à visiter les stands des principaux groupes de Défense :
• ZODIAC (Chiffre d’Affaires 2,3 Mds d’€, 10 000 salariés), fabricant d’équipements et d’installations de cabine) qui nous a confirmé être sur le point de céder sa partie Marine pour mieux s’investir dans l’Aéronautique,
• DASSAULT (CA 3,3 Mds d’€, 11 900 salariés) où nous avons été accueillis par l’ancien vice-président Bruno Revellin-Falcoz qui, après un rapide tour du stand où figuraient les maquettes des différents Mirage 2000, Rafale et Falcon, nous a conduits au Rafale Marine exposé au statique - permettant à l’Amiral Doniol de se familiariser avec le poste de pilotage – avant de nous présenter successivement le Rafale Air et la maquette grandeur nature du futur drone Neuron,
• SAFRAN, résultat de la fusion SNECMA-SAGEM (CA 11,3 Mds d’€, 61 400 salariés) où nous fûmes guidés par le président Jean-Paul Béchat lui-même parmi les moteurs SNECMA : M.88 du Rafale, turbo-propulseur du futur A.400.M, gamme Turboméca pour hélicoptères, sans oublier les propulseurs Vulcain d’Ariane ni une mention de l’impressionnant train d’atterrissage de l’A.380 entrevu plus tôt sur le stand MESSIER-HISPANO, filiale de SNECMA,
• SAGEM, l’autre partie de SAFRAN, où nous a été présentée la gamme des équipements de communication et de sécurité,
• THALES, ex Thomson-CSF, (CA 10,2 Mds d’€, 68 000 salariés) champion de l’électronique de défense et, présentement, candidat susceptible de participer, avec DCNS et les chantiers britanniques, à la réalisation du second de nos porte-avions,
• EADS (CA 39,4 Mds d’€, 116 800 salariés) pourtant très présent dans l’actualité avec les problèmes posés par sa gestion bicéphale et les retards d’Airbus, n’était malheureusement pas à notre programme,
• enfin le stand de la Délégation Générale pour l’Armement, soulignant le rôle de plus en plus vital joué par l’espace et nos satellites dans la surveillance et la conduite des opérations.

Après un excellent déjeuner, nous nous sommes rendus au chalet présidentiel du GIFAS pour assister, aux premières loges, à la présentation en vol qui, après une mise en train de quelques petits avions et hélicoptères, allait culminer en une série de spectacles impressionnants :
• le Tigre d’Eurocopter, hélicoptère de combat franco-allemand, à ce jour commandé à 80 exemplaires pour notre armée de terre et qui vient de passer deux semaines à bord de la frégate Guépratte et du chaland TCD Siroco pour valider, par conditions météo extrêmes, ses capacités marines,
• le Falcon 7X, de Dassault, « Rolls-Royce » des avions d’affaires, capable de transporter de 8 à 12 passagers sans escale entre Paris et Los-Angeles ou Tokyo,
• le Rafale de Dassault dont la présentation acrobatique – sa montée à la verticale après décollage, ses virages serrés à près de 9 g, son passage à basse vitesse – a été incontestablement le clou militaire de ce Salon,
• l’autre clou, civil cette fois, fut la présentation de l’A.380, impressionnant à la fois par sa taille (près de 80 m de long et presqu’autant d’envergure), sa maniabilité, grâce à ses commandes électriques, son très faible niveau sonore, son passage lent donnant une impression de quasi immobilité vu sa taille,
• d’autres appareils suivirent : Mirage 2000, Aermacchi M.346, F.16 et F.18 américains (l’U.S. Air Force avait choisi de ne pas présenter le nouveau F.22 au Bourget), Eurofighter, Tornado, autant d’exemples de la technique de 2007.

Au lendemain de ce Salon, il convient de souligner son bilan commercial exceptionnel : avec un total de 80 Mds d’€ de commandes fermes et d’options qui ont profité à tous les secteurs de l’industrie aérospatiale, il représente une conjoncture exceptionnelle et consacre avant tout le grand retour d’Airbus qui n’a pas engrangé moins de 728 commandes et options (dont 425 commandes fermes) face à 62 commandes fermes pour Boeing.
Dans le discours très applaudi qui a conclu la visite du Président de la République le samedi 23 juin, celui-ci a annoncé, avec son énergie coutumière, une nouvelle politique industrielle française, très volontariste au niveau de l’Etat, sa décision de ne pas laisser aux seuls Américains la liberté d’user des soutiens étatiques, des droits de douane et des fluctuations de taux de change, sa décision également de « remettre à plat » la structure bicéphale d’EADS afin d’en faire une entreprise où les lignes hiérarchiques et les responsabilités encourues soient plus claires qu’actuellement. La préparation de la prochaine loi-programme militaire verra à coup sûr quelques changements dans les modalités de définition et de pilotage de nos grands projets.

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