Conférences

L’Académie de marine et « l’excellence maritime française »

Alain Coldefy
Amiral

Le 15-10-2018

L’amiral Alain Coldefy, président en exercice de l’Académie, a ouvert la séance avec quelques mots de bienvenue adressés à Mme Carrère d’Encausse :
Madame le Secrétaire perpétuel de l’Académie française,
C’est un grand honneur, doublé d’un réel plaisir, que de vous accueillir aujourd’hui en qualité de président d’honneur de notre séance solennelle de rentrée de l’année académique 2018-2019.

Nous savons combien sont exigeantes vos responsabilités au sein de l’Institut de France et particulièrement de l’Académie Française.

Nous savons également vos engagements au service de l’Histoire des peuples et de la commémoration des événements qui en sont les principaux jalons ; je vous suis reconnaissant d’avoir bien voulu reporter d’une année votre présence devant notre Académie, mais 2017, soit cent ans après 1917, vous imposait alors d’autres obligations.

Nous connaissons enfin le professeur de sciences politiques en France et à l’étranger, l’élu au Parlement européen et surtout l’écrivain récompensé de nombreuses fois.

Nous sommes donc profondément sensibles à votre présence cet après-midi.

Vous connaissez l’Académie Royale de marine créée en 1752 dont l’histoire a longtemps été liée à celle de l’Académie des Sciences créée en 1666, un siècle auparavant, par la double appartenance de nombreux de ses illustres membres à ces deux prestigieuses institutions.

Elle avait alors pour vocation de « répondre aux questions scientifiques de la mer, la construction des navires, les ports et arsenaux, la navigation et les océans, les grandes découvertes et explorations ».


Le Président développe ensuite sa présentation.

La Révolution a bouleversé en 1793 le visage de ces « parlements de savants » dont l’Académie française fut à l’origine en 1635 en les supprimant radicalement, pour les reconstituer à partir de 1795 au sein de l’Institut de France. L’académie de marine, restée à Brest, n’a pas été conviée. Il faut dire que les enjeux maritimes n’étaient sans doute pas au premier rang des préoccupations des révolutionnaires. Elle reste cependant sous le regard bienveillant de l’Institut comme me l’ont rappelé les deux derniers chanceliers Gabriel de Broglie et Xavier Darcos.

À l’issue du premier conflit mondial, dans une France qui avait vécu pendant quatre ans une guerre meurtrière sur son sol, et qui laissait derrière elle une terre dévastée, le président de la République et le ministre de la Marine ont voulu dès 1921 redonner le goût du large et l’ambition de l’aventure à leurs concitoyens. La ligue maritime et d’outre-mer est ainsi née, par la fusion de la Ligue maritime et de la ligue coloniale française.

L’Académie de Marine est devenue l’académie de toutes les marines, militaire, marchande, pêche et plaisance, dans tous les aspects de leurs activités, opérationnel, industriel, économique, juridique, culturel.

Devenu alors Etablissement Public national, l’Académie de marine « a pour vocation de favoriser le développement des hautes études concernant les questions maritimes et perpétuant la mission de l’Académie royale ayant existé à Brest au XVIIIe siècle. Elle exerce de ce fait des activités d’ordre scientifique, culturel et administratif concernant l’ensemble des questions maritimes ».

Elle rassemble ainsi une somme de compétences qui touchent tous les domaines de la vie maritime. À ce titre, elle a une autorité reconnue pour émettre avis et recommandations à l’adresse des responsables publics et privés de la politique navale et maritime de notre pays.

Elle est donc sollicitée par des organismes publics, en général gouvernementaux, et intervient de sa propre initiative sur les sujets qui lui semblent d’intérêt général et peuvent ainsi être mieux appréhendés par une réflexion transverse. Les documents produits sont, sauf à de rares exceptions, accessibles au public et peuvent être consultés sur le site internet.

Ce palmarès n’a de sens que s’il intéresse nos concitoyens au-delà du cercle restreint de celles et ceux qui y trouvent de l’intérêt, politiques, universitaires, économistes, ingénieurs et scientifiques, chercheurs, juristes, historiens, militaires.

L’ambition de l’Académie est donc de participer activement à l’éveil des Français aux enjeux stratégiques de la deuxième puissance maritime mondiale en termes de zones économiques exclusives, juste derrière les Etats-Unis.

Nous possédons un trésor de ressources nationales, souvent à l’abandon et trop souvent pillé par les autres. Notre économie est liée à la mer, notre sécurité est assurée bien au-delà de frontières terrestres et ainsi de suite. Il faut agir.

Elle a donc pris le parti de promouvoir « l’excellence maritime française » et décliner chaque année cette excellence sur un ou deux thèmes dont le président prenant nous entretiendra dans quelques instants.

Aussi ouverte et riche soit-elle, une réflexion interne alimentée par les 300 académiciens et invités permanents qui apportent leur expérience aux travaux de l’Académie ne saurait suffire.

Mes consœurs et confrères présents attendent, Madame le Secrétaire perpétuel, votre intervention avec impatience et gourmandise intellectuelle.

Aucun ne doute que vous allez nous apporter un regard, ô combien expert et sage, et fournir matière à des études plus approfondies ?

J’ai donc l’honneur de vous céder la place.

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