Conférences

La presse de mer

François Grosrichard
Vincent Groizeleau

Ancien journaliste au Monde
Rédacteur de Mer et marine

Le 15-05-2013

M. Grosrichard se présente comme un journaliste de la presse « classique », écrite, audiovisuelle ou de radio, généraliste ou spécialisée, nationale ou régionale, formes d’expression avec lesquelles les auditeurs présents sont familiers. Le second, plus jeune, a fondé il y a quatre ans, à l’issue d’une première carrière dans plusieurs médias, en particulier France Info, un organe de presse entièrement publié sur internet. Il présente rapidement le fonctionnement de cette entreprise de deux salariés, appuyée par le Télégramme de Brest, et précise sa place vis-à-vis de ses confrères et concurrents, tant de la presse écrite, ainsi Ouest-France et Le Marin, que dans les nouveaux médias, comme la News Letter du Marin.

Tous deux expliquent comment ils conçoivent leur métier, insistent sur les mutations économiques et techniques de la presse ; les attentes des lecteurs ; le rôle des informateurs (officiels, par les services de presse, ou officieux) ; l’indispensable relation de confiance et de loyauté par les « réseaux » d’informations ; les échanges avec les lecteurs ou internautes par courriers, téléphones ou mails ; la nécessité de croiser et vérifier les informations ; la difficulté d’être précis et exact dans les sujets techniques ou scientifiques ; l’indépendance par rapport à tous les pouvoirs, ce qui est parfois difficile.

M. Grosrichard rappelle que sous la notion « questions maritimes » on peut mettre près de vingt rubriques, depuis les ports jusqu’à la marine nationale, les courses au long cours, le droit du littoral (les paillotes !), la diplomatie, les algues, les éoliennes, les armateurs, les marées noires, les paquebots, la pêche, les usines de dessalement de l’eau de mer, le passage du Grand Nord, l’histoire, les musées et les peintres de marine, l’organisation du Gouvernement (un « ministre de la mer »)… Certains sujets répondent plus fortement à une demande ou sont plus émotionnels, ainsi l’accident du Costa Concordia, la piraterie, l’arraisonnement de chalutiers, la biodiversité, l’avenir des océans, la pollution des mers, le Vendée Globe. Il souligne l’influence de la publicité (rôle des sponsors ?) sur l’évolution de l’opinion et parfois l’action des ONG, très sensibles aux changements climatiques et toujours promptes à s’adresser aux journalistes.

M. Groizeleau constate une prise de conscience progressive en France de l’importance de la mer et il fonde ce constat sur les appels pour information de la part des autres médias auprès de Mer et marine. Comment se procure-t-il les informations ? Il travaille sur les communiqués et les conférences de presse ; il suit des dossiers particulièrement importants, ainsi l’évolution de la construction navale ; il utilise son carnet d’adresses pour joindre des correspondants et vérifier l’information. La difficulté est de savoir ce qu’il est possible de dire ou bien ne pas dire ; il faut prendre le temps d’analyser l’information.

La séance s’achève par deux interrogations majeures. Comment les médias, aujourd’hui, pourraient-ils parler plus et mieux des diverses questions maritimes qui sont de nature à intéresser les citoyens ? Comment l’Académie de marine peut-elle faire entendre sa voix expérimentée lorsque surgit un événement maritime majeur ?

Le président Ravier conclut sur la nécessité d’améliorer la « visibilité » de l’Académie de marine.

C&M 2012-2013 n° 3

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