Refondateurs

Capitaine de vaiseau Fournier

Le Dromoscope de Fournier Revue maritime et Coloniale mai 1899

L’état-major du contre-amiral Fournier à bord du Brennus


FOURNIER François-Ernest (1842-1934)

Vice-amiral
Nommé mémbre fondateur en 1921

Membre en 1902 du Bureau des longitudes, Directeur de l’observatoire de Montsouris (1910-1929), Membre de l’Académie des Sciences (1912).

Entré à l’Ecole Navale en 1859, une carrière atypique se partagea entre l’Ectrême-Orient, la compensation des compas magnétiques et la diplomatie. Son affectration en Cochinchine en 1861 se poursuivit au Japon et en Corée jusqu’en 1868. Promu lieutenant de vaisseau en 1869, il participa à la défense de Paris en 1870 où il fut blessé, puis à la répression de la Commune. Ayant été aide de camp de deux amiraux de l’escadre d’évolutions, il rapartit en 878 commander le Lynx à la division navale d’Extrême-Orient, séjourant longtemps en Chine et gagnant l’amitié du vice-roi du vice roi Li-Hong-Tchang au point de se voir offrir en 1879, promu capitaine de frégate, le commandement en chef de la marine chinoise. Il préféra retrouver de nouvelles fonctions de cabinet, dont celles d’aide de camp du vice-amiral ministre Jauréguiberry. Nommé en 1883 commandant du croiseur Volta, il retourna au Tonkin et surtout en Chine où ses relations aidèrent la réconciliation franco-chinoise et le traité de Tien-Tsin sur le Tonkin en 1884. Promu capitaine de vaisseau, il ne put empêcher les incidents qui rallumèrent des hostilités, mais l’accord de paix signé en 1885 s’appuyait sur ses préconisations. Après une campagne dans le Pacifique, le commandement du cuirassé Trident et des fonctions d’(état-major, il fut promu contre-amiral en 1891. Il partit commander la division navale d(‘Extrême-Orient, mais il demanda son rappel en raison de ses divergences avec le ministre. Major général de Cherbourg en 1893, il commanda en 1894 la division navale de l’Atlantique et intervint au Brésil pour protéger nos ressortgisants. Imaginant l’Ecole supérieure de guerre, il prit en 1896 le commandement de la division des croiseurs d’instruction. Vice-amiral en 1896, il fut nommé préfet maritime de Brest puis commanda l’escadre de Méditerranée. Passionné par la météorologie et par les compas magnétiques dont la maîtrise restait fluctuiante au nouvel âge du fer, il gagna le surnom de « Fournier-compas », publiant plusieurs traités sur la compensation, préconisant le Dromoscope, un calculatteur mécanique facilitant la compensation des compas. Il dirigea l’observatoire de la Marine et du Bureau des Longitudes à Montsouris de 1910 à 1929.
Ses dons de diplomate lui valurent de participer auxc négociations franco-chinoises, de représenter la France en 1902 à l’inauguration du monument à Rochambeau à Washington, d’être attaché à Edouard VII pendant sa visite en France en 1903, de présider en 1904 une commission internationale d’enquête sur des incidents russo-britanniques, d’établir un projet de réorganisation de la flotte grecque et d’accomplir plusieurs missions aux Dardanelles en 1915, en Roumanue et en Russie en 1916.

Un esprit novateur quant au développement de la marine de haute mer en opposition à la Jeune école,théoricien convaincu des armes nouvelles, il dirigea les grandes manoeuvres navales de 1905-1906 qui rénovaient la tactique navale. Il publia : La flotte nécessaire, ses avantages stratégiques, tactiques et économiques (1895), Notre marine de guerre, réformes essentielles (1904), La politique navale et la flotte française (1910).



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