Éloge

Séance du 15 juin 2016

Eloge du Médecin général inspecteur Pierre-Marie Niaussat

Cet éloge est prononcé en présence de Mme Niaussat et des enfants du Dr Niaussat, par l’amiral François Bellec et le commandant Jean Esmein.

Né en 1921, admis en 1943 à de l’Ecole de santé navale et coloniale de Bordeaux, il en sort en 1948 après un passage dans la Résistance et un engagement dans le corps franc marin engagé dans les opérations d’évacuation des poches de l’Atlantique. Affecté au Tonkin en 1950 avec le titre envié de médecin de la Marine, il découvre ce qu’il nomme : La beauté d’une discipline particulièrement envoûtante : la biologie et la médecine tropicale. Il est aussi médecin militaire à part entière avec l’expérience de la médecine de combat et de la chirurgie d’urgence, les mains dans le sang et dans l’urine, au cours des combats qu’il évoque dans Le delta du Song-Coï. Malgré les horreurs et les souffrances il porte sur ce delta un regard d’humaniste sensible à la beauté de la nature et attentif à toutes les cultures. Dès son retour d’Indochine il acquiert de nouvelles compétences à l’hôpital maritime de la base de Sidi-Abdallah près de Bizerte. Cet hôpital militaire recevant les civils il devient une sorte de médecin généraliste et même obstétricien.

A la fin des années 1950, physiologiste à l’hôpital du Val-de-Grâce, il est détaché auprès du professeur Laborit au laboratoire de recherches de l’hôpital Boucicaut et il y développe des travaux sur la réanimation, accompagnement nécessaire des immenses progrès de la chirurgie lourde. Nommé au Centre de recherches du service de santé des armées dès la création de cet organisme en 1963, il est chargé de mission pour aller étudier les méthodes de formation du personnel médical du service de santé de la Royal Navy. Il y impressionne ses confrères britanniques et américains par son expérience et ses idées. Après avoir soutenu brillamment une thèse de doctorat en sciences naturelles en 1966, il entreprend une étude systématique de l’intoxication par l’ingestion de poissons vénéneux, plaie universelle dans les coraux des eaux tropicales.

Promu en 1979 médecin chef des services hors classe et nommé médecin général inspecteur du travail dans les Armées. Il est placé dans la seconde section des officiers généraux à la fin de 1981 et nommé au même moment membre titulaire de l’Académie des Sciences d’Outre-mer. Maître de recherche du Service de santé des Armées il enseigne l’océanologie médicale à la faculté de médecine de Bordeaux, tout en préparant et en soutenant une thèse de doctorat d’histoire à la Sorbonne. En outre il accepte en 1983, alors qu’il venait d’être élu dans notre compagnie, la charge de « curateur » de la bibliothèque et du musée de l’ancienne école de Santé navale de Bordeaux.

Officier de la Légion d’honneur, commandeur de l’ordre national du Mérite, croix de guerre des T.O.E., chevalier des Palmes académiques et chevalier du Mérite maritime, le médecin général inspecteur Niaussat a honoré notre compagnie de sa dimension savante, de son charisme et de ses qualités humaines. Homme de science et de pédagogie il est aussi homme de culture et de lettres. Il a publié un recueil de contes et deux recueils de poèmes dont Jean Esmein, qui était son ami, va vous dire quelques lignes. Pierre Niaussat sera encore longtemps parmi nous grâce aux trésors qu’il nous laisse.

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