Conférences

Signification et portée économique d’un cluster
Illustration à travers l’expérience du Cluster maritime français

Moncany de Saint-Aignan
Officier de la marine marchande
Président du Cluster maritime français

Le 11-04-2018

Mme Françoise Odier, présidente de la section Marine marchande, pêche et plaisance, présente le conférencier de ce jour : M. Moncany de Saint-Aignan, officier de la marine marchande, ancien pilote de Seine et successeur de Francis Vallat à la présidence du Cluster maritime français.

« Un individu isolé est une goutte d’eau ; des individus rassemblés peuvent former un océan. » Ce proverbe japonais, explique M. Moncany, s’applique bien au cluster.

Qu’est-ce qu’un cluster ?

C’est une institution occupant un territoire, une enceinte. Le terme est formé d’après le latin claustrum, lieu clos, et aussi clôture ; il est généralement utilisé pour désigner un réseau d’entreprises sur un même territoire, ou bien autour d’une même activité. On distingue deux types de cluster, soit un pôle de compétitivité afin d’assurer le financement d’un Etat, d’une entreprise, d’une région (ainsi en France la région Bretagne et celle de Boulogne), soit une « grappe » d’entreprises dans le même secteur d’activité.

Organisation du cluster maritime français

Il n’est ni sectoriel, ni géographique ; c’est un cluster de milieu naturel, ici « d’eau salée ». Fondé en 2006 par des entrepreneurs nationaux, il est devenu la voix de l’économie maritime et il est parvenu à créer des synergies entre les acteurs, par exemple pour la réalisation des drones sous-marins. Il utilise la communication institutionnelle, fait du « lobbying » dans le domaine maritime en organisant par exemple des buffets « networking » permettant des rencontres.

Fort de 440 membres (y compris l’Académie de marine) aujourd’hui, il est géré par un conseil d’administration de 30 membres. Il est en liaison avec structures externes, particulièrement sept clusters ultramarins. En Europe, il adhère au réseau des clusters maritimes fondé par Francis Vallat et disposant maintenant de 18 clusters maritimes ; dans cette structure le cluster français a mis en place depuis deux ans un « Observatoire des énergies de la mer ».

Apport économique du cluster

Les cotisations versées par les membres sont la seule ressource du cluster. Il y gagne une grande liberté de parole, mais ses moyens sont réduits. Il est reconnu comme la voix du maritime et s’exprime à travers le Comité France maritime comme d’autres institutions publiques et privées ; il est actif dans le groupe Blue dome pour lutter contre la piraterie ; il passe des alliances avec d’autres acteurs économiques comme le MEDEF international pour organiser des voyages industriels ; il a créé le fond Atalaya consacré à l’économie maritime et il développe actuellement un projet de centre opérationnel de données.

Discussion

Q. Le cluster a-t-il une action combinée avec Armateurs de France ? / R. Le cluster ne peut se substituer aux organisations professionnelles, mais il peut collaborer avec elle et apporter sa connaissance du monde maritime.

Q. Vous intéressez-vous au climat social et à la productivité dans les ports ? / R. Le cluster n’est pas un centre de concertation sociale, d’ailleurs les syndicats n’y adhèrent pas. La fiabilité sociale est améliorée, mais l’infrastructure de connexion est ce qu’il y a de plus important.

Q. Le cluster est une forme nouvelle d’expression démocratique à comparer avec les réseaux sociaux. / R. Il peut créer le « buzz ».

Q. Public-privé. Les deux sont-ils présents dans le cluster ? / R. Il y a le SHOM. Le principe du cluster est de ne pas avoir de représentants de l’administration centrale.

Q. Est-ce-que le cluster est amené à répondre aux défis lancés par la Chine ? / R. Il s’y intéresse. Il tient un atelier à ce sujet avec les acteurs de l’économie maritime.

C&M 3 2017-2018

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