Conférences

Après HARMATTAN

Jean-Philippe Rolland
Capitaine de vaisseau

Le 12-12-2012

Le conférencier de ce jour a commandé le porte-avions Charles de Gaulle durant les récentes opérations en Libye, sous le nom de HARMATTAN pour nos forces et de UNIFIED PROTECTOR dans le cadre OTAN. Il rappelle le contexte politique, marqué par le « printemps arabe », et l’intervention en Libye autorisée par deux déclarations du Conseil de Sécurité de l’ONU. Il donne quelques précisions géographiques et présente ensuite le déroulement des opérations.
Derrière l’uniformité apparente de la campagne aérienne, on peut décomposer ce conflit en cinq phases. La première correspond au début de la campagne aérienne et à la maîtrise du théâtre, du 20 mars au 10 avril. La seconde phase est celle de l’interdiction maritime et de la protection des populations, du 10 avril au 30 mai. La troisième phase, du 30 mai au 23 août, obtient l’effet militaire essentiel en mettant fin au siège de Misratah et à la menace sur Benghazi, en cassant les lignes de résistance organisées par les forces de Kadhafi et en aidant les forces de l’opposition à reprendre l’initiative. La quatrième phase, du 23 août au 20 octobre, voit reculer les forces de Kadhafi. Pendant cette période le groupe aéronaval exécute des raids aéromobiles sur les foyers dangereux résiduels, tout en assurant le blocus des voies maritimes susceptibles de servir à l’extraction des dignitaires du régime. La dernière phase, commencée le 28 octobre, vise à permettre le redémarrage du pays et à nettoyer ses atterrages, avec un groupe de guerre des mines notamment.
Dans une seconde partie, le commandant Rolland présente les leviers qui, à son sens, ont permis aux Français de faire valoir leurs vues et de peser dans les décisions. Le premier est le positionnement vis-à-vis de l’OTAN. Le second levier est la capacité à commander depuis la mer, au plus près de la zone des opérations. Le troisième levier est le renseignement. Le quatrième est la capacité à durer.
Le conférencier présente ensuite les enseignements que l’on peut tirer du déroulement de cette opération.
Il conclut en rappelant que tous les moyens militaires alliés sont arrivés par la mer. Et c’est un rappel opportun au moment où une prise de conscience croissante des enjeux maritimes intervient dans notre pays. La mer n’est pas qu’un patrimoine partagé, vital pour l’humanité ; elle n’est pas qu’un espace d’opportunités économiques ; elle reste un espace de manœuvre stratégique et tactique.

C&M 2012-2013 n° 1

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