Conférences

Le fait maritime et l’esprit de décision militaire

Amiral Alain Coldefy
Membre de l’Académie de marine

Le 08-12-2010

Dans la plupart des pays européens, la réorganisation des appareils de défense se fait sous le signe de l’interarmisation. L’adhésion à des valeurs communes ne peut toutefois évacuer les spécificités. Par sa pratique de la mer, le marin apparaît comme un décideur original et sûr parce qu’il est le seul militaire qui affronte en même temps le milieu et l’adversaire. Sur terre ou sur mer, le chef se bat contre un adversaire alors que le milieu aérien est le théâtre d’un conflit de doctrines. La manœuvre terrestre n’est pas transférable à la manœuvre maritime. Dans le combat aérien, le pilote est un officier au courant de l’environnement stratégique et tactique. Sur terre, le fantassin peut devoir recourir à l’initiative pour remplir sa mission. En mer, la responsabilité personnelle du commandant est totalement engagée pour le feu comme pour tous les événements de mer. Les armes et l’information sont différentes par leur vitesse respective. En l’air, il n’y a pas de combat tactique ; sur terre, il y a une progression régulière du lieutenant au général dans le commandement des opérations ; en mer, on part d’une situation générale pour arriver à la situation tactique. La bravoure est requise partout mais en l’air et sur terre c’est l’individuel qui prime alors qu’en mer c’est le collectif. Les marins affrontent le plus grand éventail de situations complexes, dans la paix, la crise ou la guerre. Le navire d’Etat est un outil stratégique.

C&M 1 2010-2011

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